Arcelor: Réunion de suivi des accords concernant la sidérurgie liégeoise - 10 juin 2016

Question parlementaire - 7 juin 2016


Christine Defraigne (Députée)
- Une commission tripartite du suivi des accords d’ArcelorMittal devait avoir lieu ce 26 mai 2016 : pouvez-vous me développer les conclusions? Par ailleurs, en ce qui concerne les outils d’ArcelorMittal :
  • Le groupe Green Elephant avait pour projet de rassembler en une même entité ESB et la cokerie d’Ougrée. Au vu des derniers éléments, il semble qu’il n’en sera rien. La mise sous cocon de l’ensemble des outils du chaud devait être maintenue jusque 2019. En septembre 2015, ArcelorMittal annoncait que des permis avaient d’ailleurs été introduits pour la cokerie. Où en est-on dans ce dossier ? Que va-t-il advenir de la cokerie ? La fermeture de cet outil, qui alimentait le HF6 de Seraing et le HFB d’Ougrée, a eu des conséquences sur la mise sous cocon. Le HF6 devait être démantelé, tandis que le HFB être mis sous cocon, mais quel est l’intérêt de maintenir la mise sous cocon avec la fermeture de la cokerie ? Quel avenir pour le HFB ? De nombreuses idées sont mises sur la table, mais aucune information officielle n’a été donnée. Quel serait le coût de la dépollution ? Quel avenir pour ce HFB, fleuron du patrimoine industriel liégeois ? Des études et des réunions Ville/Région/ArcelorMittal auraient été entreprises pour lui donner un second souffle. Qu’en ressort-il ?
  • Depuis janvier 2016, le démantèlement du HF6 a commencé. Pour rappel, cet outil n’était pas concerné par la mise sous cocon. Après avoir « mis à terre » le HF6, la dépollution devrait commencer « en fonction des plans d’urbanisation réalisés par la Ville de Seraing et les objectifs de la Foncière. » Pouvez-vous m’en dire plus sur la participation de la Région ? Quels sont ces objectifs ? L’assainissement du site du HF6 se passe-t-il comme prévu ?
Jean-Claude Marcourt (Vice-Président et Ministre wallon de l’Economie, de l’Industrie, de l’Innovation et du Numérique) - Conformément à l’accord tripartite, la dernière réunion de suivi a donc eu lieu ce jeudi 26 mai en présence de la direction d’ArcelorMittal, des organisations syndicales et de représentants de la Région. Cette commission de suivi a permis à ArcelorMittal de faire le point sur les différents points de l’accord.

D’un point de vue global, il faut noter que la situation sur le marché a été particulièrement difficile durant le dernier trimestre 2015 et le premier trimestre 2016, ceci étant dû à la pression sur les prix exercée par l’acier chinois, alors que la demande reste forte en Europe. On observe cependant une remontée depuis quelques semaines, due à la mise en œuvre par la Commission européenne des mesures provisoires anti-dumping sur les produits laminés à froid, l’annonce de telles mesures sur les produits laminés à chaud et la remontée des prix de l’acier chinois.

Comme vous l’évoquez, la direction d’ArcelorMittal a profité de l’occasion pour exposer son projet de clustering, à savoir le rassemblement des fonctions support sur un seul site. Cette opération s’inscrit dans un plan global de transformation, appliqué à l’ensemble des sites dans le monde. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit donc d’analyser la présence éventuelle de fonctions dites « doublons » sur les sites de Gand et Liège. Le travail d’analyse a commencé début 2016 et doit se terminer à la fin de l’année. Aucune information quant aux résultats n’a été donnée. La direction d’ArcelorMittal a cependant affirmé qu’une solution serait trouvée pour chaque travailleur éventuellement impacté. Ainsi, des solutions de mobilité seront mises en place le cas échéant, de même que des formations en langue. Je sais que les organisations syndicales ne manqueront pas de rester particulièrement attentives à ce point et soyez assurée du fait que la Région suivra également les conclusions de l’analyse en cours et ne manquera pas de rappeler à ArcelorMittal ses engagements et d’agir en ce sens, si cela s’avère nécessaire.

Concernant le site de Liège, les aspects de l’accord liés aux objectifs de production sont respectés et même dépassés. On peut même relever que le mois d’avril 2016 a marqué le meilleur taux de productivité de l’usine depuis l’arrêt de la cokerie.

Deux ans après la signature de l’accord, 84% du budget dédié aux investissements ont été utilisés. Pour ce qui concerne le volet démantèlement, le planning est parfaitement respecté par ArcelorMittal. Ainsi, pour le HF6, la déconstruction des installations est en cours et devrait encore durer jusque la fin de l’année pour ensuite laisser place à la phase de désamiantage. L’assainissement des sols devrait débuter au milieu de l’année 2017 pour une durée de 12 mois. L’objectif de la Ville de Seraing est de parvenir à une ré-urbanisation. Cette option a été validée par l’octroi de subsides FEDER à Seraing pour soutenir la construction du boulevard urbain, qui traversera le site du HF6. Un dossier a par ailleurs été déposé par la Ville dans le cadre de l’appel à projets du Gouvernement « Quartiers nouveaux ». Un schéma d’urbanisation a été rédigé pour cette zone, qui prévoit 1000 logements, qui seront mis en vente par phases.

Pour ce qui concerne la cokerie, ArcelorMittal procède pour le moment à la sécurisation des installations et à l’évacuation des produits dangereux. L’ensemble des descriptions des installations est à présent rédigé et permettra l’introduction d’une demande de permis de démolition.
Au vu de la localisation de la cockerie en bord de Meuse, le MasterPlan de la Ville prévoyait sur cette zone un espace économico-industriel. Suite à un travail d’affinage mené par le GRE et l’ULg, l’objectif pourrait être de créer une zone dédiée à l’économie circulaire, sachant que plusieurs entreprises actives dans le secteur du recyclage se trouvent déjà à proximité. Des technologies de phyto-remédiation destinées à assainir les sols seront également mises en œuvre, notamment au travers de la plantation de saules. Enfin, je dois vous rappeler que la mise sous cocon a fait l’objet d’un accord tripartite. A ce stade, il n’existe pas d’accord des trois parties pour y mettre fin. Ainsi, le HFB restera sous cocon jusqu’au 1er avril 2019. La levée du cocon a déjà fait l’objet sd’une étude réalisée à la demande de la Foncière liégeoise et en étroit partenariat avec la Ville de Seraing. Ce site restera destiné à des fins économiques et sera a priori divisé en deux parties de grande emprise. Pour ce qui concerne la partie haute du site, la proximité d’entreprises chimiques pourrait donner lieu à divers projets. Il est projeté de connecter la partie basse à la voie d’eau, afin de profiter de l’avantage de la proximité de Renory, de la ligne 125a et de l’extension du parc scientifique pour éventuellement faire de cette partie une zone d’économie logistique à haute valeur ajoutée. En matière de coût de dépollution, ceux-ci sont définis, d’une part, par l’affectation à venir du site et, d’autre part, par les niveaux de pollution constatés lors des études d’orientation et de caractérisation. Je rappellerai que tant le coût de ces études que celui de la dépollution jusqu’à un niveau industriel sont à charge du propriétaire des terrains, à savoir ArcelorMittal.

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