Le Collège communal, sur proposition de Madame Christine Defraigne, Première Echevine en charge de l’Urbanisme, vient de rendre un avis favorable sur la demande de rénovation de deux logements en Neuvice 7-11 à 4000 Liège.

Cette rue bien connue des Liégeoises, des Liégeois et des touristes fait partie de notre patrimoine et du périmètre de rénovation urbaine du Grand Léopold initié par Madame l’Echevin Maggy Yerna. Grâce à l’impulsion positive des autorités communales, le quartier Léopold et les alentours ont bénéficié de nombreuses initiatives publiques et privées qui ont fait de cette ruelle, un lieu où il fait bon vivre, où se promener et faire du lèche vitrine est plus qu’agréable.

Pour rappel, le périmètre de rénovation urbaine du Grand Léopold définit une série d’objectifs comme :

• rendre le quartier à nouveau attrayant pour les habitants et les visiteurs ;
• requalifier le cadre de vie (espaces publics / façades) ;
• développer de nouveaux logements qualitatifs, de profils variés ;
• dynamiser un circuit touristico-commercial.

La parcelle concernée par cet avis favorable s’étend entre les rues du Pont, Neuvice et la place du Marché. La rénovation, quant à elle, concerne uniquement les immeubles situés en Neuvice.

Le rez-de-chaussée et une partie des étages accueillent actuellement les bureaux de la poste tandis que la partie droite accueille un logement.

Le n°11, quant à lui, composé d’une façade datant du 18^e siècle, est pastillé à l'Inventaire régional (IR). L'Inventaire est un état des lieux patrimonial à un moment donné, actualisé régulièrement. Il est un outil de connaissance et de sensibilisation au patrimoine qui nous entoure. Une pastille est appliquée à tout bien répondant au(x) critère(s) d’authenticité et/ou d’intégrité et/ou de rareté et dont la pérennité est souhaitée en raison de sa représentativité, et ce sans distinction de typologie ou d’époque.

La demande de permis concerne le réaménagement de l’ensemble des étages côté Neuvice pour développer deux logements de 2 chambres de ± 180 m². Chaque logement disposera d’une entrée distincte. La toiture plate existante sera aménagée en terrasse.

La possibilité de stationner des vélos dans les halls d’entrée est également prévue et très pertinente car l’immeuble est situé dans l’hyper centre-ville et que son accès se fait via une rue piétonne.

Cette rénovation répond aux critères de la Ville de Liège visant à offrir un cadre de vie de qualité aux futurs occupants des lieux grâce à une bonne superficie, des espaces extérieurs et des rangements, d’un bon éclairage naturel.

Les logements au-dessus de commerces ont besoin d’habitants-es et Madame Defraigne l’a bien compris puisqu’elle insiste, depuis qu’elle est Echevine de l’Urbanisme, auprès des demandeurs pour mettre en place des accès séparés des magasins.

Le logement reste une préoccupation majeure pour la Ville et Madame Defraigne qui mettent en place une politique où chacun-e peut bénéficier de logements de qualités, d’espaces publics de qualité à proximité de chez soi. Les attentes des habitants vont vers plus de convivialité, le souhait de créer des liens, de rencontrer ses voisins, de s’entraider, de partager, ce qui est le cas dans la rue Neuvice.

Le quartier est en pleine transformation depuis des années et poursuit sa mutation avec la demande de classement de l’Eglise Sainte-Catherine.

Suite à la décision ministérielle, la Ville de Liège va lancer, très prochainement, une enquête publique d’une durée de 15 jours. Après sa clôture, la Ville renda un avis motivé auprès de l’AWap.

Une partie du bien a déjà fait l’objet d’un classement comme monument par Arrêté ministériel du 22 juillet 1998 : l’orgue, le jubé et la tribune. 

Cette nouvelle procédure a pour objet de classer la totalité de l’édifice à l'exclusion du mobilier saint-sulpicien du XIX^e siècle (tels la Vierge de Lourdes et le chemin de croix).

Historique du bien

Jusqu'à la fin du XVIII^e siècle, l'église paroissiale Sainte-Catherine est située au cœur de la Cité, en bordure de Neuvice, dans un quartier économique de première importance limité au nord par le Marché et au sud par le quai de la Goffe, le plus actif des quais liégeois, favorable à l'amarrage des bateaux et desservi par le Pont-des-Arches qui, jusqu'au XIX^e siècle, est le seul à traverser la Meuse entre Huy et Maastricht. 

Fondée à une date inconnue, l’église, existante au XIII^e siècle, est transférée à son emplacement actuel en 1359, son entrée dans l'actuelle rue Sainte-Catherine. 

Sous l'Ancien Régime, la Cité de Liège compte 32 églises paroissiales. L'église Sainte-Catherine survit lors de la réorganisation concordataire, ce qui n'est pas le cas de ses voisines. Mais la paroisse est supprimée et l'église est ramenée au rang de chapelle auxiliaire de la paroisse Saint-Denis.  

Pendant la Guerre 40-45, le Pont-des-Arches saute par deux fois et l'église subit des dommages : les vitraux et les peintures murales sont détruits, les toitures endommagées. Des restaurations ont lieu en 1959-1960 et l'église est repeinte. En 1978, suite à la désaffectation de l'église Saint-Antoine, elle retrouve son statut d'église paroissiale et devient le siège de la paroisse Saint-Antoine et Sainte-Catherine. Une nouvelle campagne de restauration est entreprise en 1991 (consolidation de la charpente de l'église et de la tour, maçonneries et renouvellement de la majeure partie des toitures) ont été réalisés.

Comme le rappelle Madame Christine Defraigne, Echevine du Patrimoine, le patrimoine est fragile, vulnérable, parfois même menacé de disparaître, pour diverses raisons : son âge, vétusté du bâti ou de ses éléments décoratifs, le mauvais état des structures ou des bâtiments. L’ignorance, l’indifférence, les guerres et les conflits, les interventions humaines, les incendies, les catastrophes naturelles sont aussi des menaces pour le patrimoine. Il est primordial pour Liège et son Histoire de protéger son patrimoine. Ce classement permettra de garantir sa pérennité dans le temps et dans les mémoires.